Vague ma mort !
Va, va ma Mort, vague encore !
Que je te vois fourbir tes mauvais sorts,
Avec tes mains adroites, agiter la potion des événements
Dissimulant l’acre illusion dans l’échiquier du Temps !
Va, va ma Mort, frappe toujours !
Que je sente ton fouet grimer mes atours
Avec tes fards marmoréens, maquiller l’ivresse des plaisirs
Offrant le cercueil à ses hôtes qui ne savent que souffrir !
Viens, viens ma Mort, compagne de ma jeunesse !
Que je me souvienne de nos soirées de liesse,
Avec ton amer breuvage, trinquer ensemble sur les cendres de la vie
Pleurant, riant avec gravité sur le théâtre du Destin que Tu officies !
Viens, viens ma Mort, mon amie très chère !
Que je revienne du tombeau désossé de mes vaines chimères
Avec ta faux plantée en mon sein, figer d’effroi les chantres de la vanité
Inhumant les mièvres consolations pour conduire à l’autel l’immortelle vérité.