Odyssée 2
Éclairée par des flèches d’argent qui m'ouvrirent une voie peu connue.
Fixée à l’étrange durée d’un sablier intemporel, d’un geste
Intérieur, je commandais au temps la rupture d’une vitesse continue.
Suspendue au trône majestueux de l’Immobile,
Désamarrée des anciens ponts de la pensée mécanique
Un vent d’une exquise légèreté, sur mon front tranquille,
Balayait les nuages d'un esprit libéré du mental anarchique.
Tenant ferme les rets d’une saisie millénaire
Cette machine cosmique aux multiples encordages
Je grimpais à la proue d’une embarcation plus princière
Jouissant de la liberté sans condition louangée par les sages.
Délestée du poids du corps et de la pensée futile
Souriant aux embruns magiques comme aux pluies glacées des nuits
Ne distinguant plus la joie du déplaisir dont les normes invalides
Furent abolies, je sentis les premiers frémissements d’un vague ennui…